L’analyse de l’appel d’offres AO5 mise en défaut.

 

Les doutes de la Commission de Régulation de l'Energie (CRE)

sur les turbines éoliennes chinoises de forte puissance.



Quiberon, le 14 janvier 2025

   

 

 

C’est dans sa délibération relative au choix des lauréats de l’appel d’offres AO6, concernant deux parcs flottants de 250 MW en Méditerranée, annonce faite le 27 décembre 2024, que la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) prend ainsi pour la première fois ses distances avec la taille des turbines éoliennes proposées. Dans leurs offres les deux lauréats (EDF Renouvelable et Ocean Winds), retiennent des turbines de 22,6 MW.

Sept mois plus tôt, Pennavel avait été déclaré vainqueur de l’AO5 Bretagne-Sud avec des machines très semblables de 23,3 MW, pour mise en service de même manière vers 2031, ces trois offres aboutissant à des tarifs voisins de 85 à 90 €/MWh.


La CRE ne s’était alors livrée à aucune remarque ; mais retour d’expériences aidant la CRE appuie maintenant ses avis techniques sur un cabinet d’experts. « L’appui d’experts pour l’évaluation des hypothèses techniques a permis un examen plus approfondi des offres des candidats, ce qui est particulièrement pertinent pour des appels d’offres portant sur des technologies présentant un degré de maturité limité, notamment l’éolien flottant et potentiellement l’éolien posé en grande profondeur (objet de la procédure AO7) ».


Il est donc logique de considérer que les doutes actuels valent pour le projet AO5.


Citation « Les offres n’apportent pas suffisamment d’éléments dans leurs justifications pour assurer de la disponibilité de tels modèles d’aérogénérateurs pour installation flottante à un horizon temporel compatible avec les calendriers des projets. En effet, les projets éoliens flottants présentent davantage de contraintes techniques que les projets posés, ce qui induit que les aérogénérateurs sont disponibles dans un premier temps pour des projets posés, avant une adaptation pour installation flottante dans un second temps. (…)


La CRE note que des turbiniers asiatiques fournissent des lettres de confort pour des modèles de plus de 22 MW pour installations flottantes, sans pour autant que la CRE ait jugé, au vu de son analyse approfondie et de l’avis du collège d’experts, que ces éléments permettaient de lever l’ensemble des doutes sur le réalisme technique de cette hypothèse ». Elle y voit une illustration de la pression concurrentielle exercée par les acteurs asiatiques.



Outre l’atteinte à la souveraineté, c’est en fin de compte l'économie générale de l'investissement qui est mise en doute et le prix annoncé par les Lauréats qui ne pourra être le reflet d'aucune réalité. Et, partant, cela met en évidence une nouvelle faiblesse de la CRE à avoir analysé correctement les offres des candidats à l’AO5.

 

Rappelons le recours en Conseil d’état pour annulation du choix des lauréats de l’AO5, engagé par les Gardiens du Large avec 5 autres associations (Union française des pêcheurs artisans, Fédération de protection de la baie de Quiberon, Union belliloise, Sites et Monuments, Fédération Environnement Durable).

 

Lien de la délibération CRE :

https://www.cre.fr/fileadmin/Documents/Deliberations/2024/241129_2024-11_Instruction_AO6.pdf