Gardiens du Large - 08 août 2025
Surproduction renouvelable, écrêtage forcé et nouveau racket
Les rapports semestriels de RTE et EDF (2025 / S1) apportent les principaux chiffres du secteur électrique, cumulés depuis le 1er janvier : - voir le rapport RTE - ICI -
- Stabilité maintenue de la consommation d’électricité (230,8 TWh contre 230,2 en 2024 S1). Elle est toujours très inférieure à celle des années 2014 – 2019. La croissance tant annoncée en provenance de nouveaux usages n’est pas au rendez-vous.
- Maintien d’une forte production nationale décarbonée (95%) : croissance du nucléaire et dans une moindre mesure du photovoltaïque, mais diminution des productions hydraulique et éolienne (moins de précipitations, moins de vent qu’en 2024).
- La production totale éolien + photovoltaïque a représenté 14,3 % de la production totale en France (contre 13,7 en 2024 S1), et les capacités installées ont continué de croître pour atteindre 26,4 GW solaire et 24,6 éolien (soit 32 % de la capacité totale installée 158 GW)
- On constate une très forte volatilité des prix spot qui traduisent l’équilibre offre-demande à chaque instant, avec une augmentation notable de prix spot négatifs apparaissant en périodes de surproduction. Au 1er semestre 2025, ils ont représenté 8% du temps : 363 heures, contre 235 en 2024.
Ces chiffres illustrent le piège dans lequel est entrée la politique du tout renouvelable : de plus en plus souvent à la mi-saison (exemple du beau printemps 2025), solaire et éolien engendrent des périodes de surproduction face au faible niveau de la consommation. La modulation possible en réduisant le nucléaire (absurdité structurelle car il est lui-même déjà décarboné) ne suffit pas, et il faut se résoudre à stopper des parcs éoliens et solaires : c’est l’ECRÊTAGE, qui se met progressivement en place durant les périodes de prix négatifs.
Devant une consommation durablement atone, la nécessité d’écrêter apparue en 2025, ne peut qu’augmenter si l’on continue de mettre en service de nouveaux parcs éoliens photovoltaïques (ainsi que le prévoit la PPE3).
Résultat : des volumes de production possible sont ainsi supprimés. En utilisant le paramètre clé de fonctionnement des éoliennes, le facteur de charge, (f = énergie réellement produite / énergie si 8760 h à pleine puissance), on constate que les machines ne travaillent plus alors qu’avec un facteur de charge considérablement diminué (ex jusqu’à - 8% en 2025).
Voir dans la revue « révolution énergétique » : Record de gaspillage d'électricité éolienne et solaire en France
CONSEQUENCE ECONOMIQUE, UN NOUVEAU COÛT POUR LES CITOYENS
Ce mode d’exploitation des éoliennes (avec écrêtage) entraînera une dégradation notable des performances et donc un manque à gagner important des promoteurs. Mais la puissance publique y veille et prévoit de les indemniser en conséquence : subventionnés pour construire leurs absurdes machines, ils seront à nouveau subventionnés pour les arrêter, les fonds publics leur payant les MWh non produits.
Ordre de grandeur : la CRE (Commission de Régulation de l’Energie) prévoit de consacrer en 2026 deux milliards d’euros supplémentaires pour compenser la perte de revenu des producteurs alternatifs (pour cause de baisse des prix du marché et de baisse du volume de production).
Collectée sur les factures d’électricité, cette somme passera directement de la poche des consommateurs à celle des promoteurs du renouvelable.
Voir la réaction de la FED(Fédération Environnement Durable) Lire - ICI -