L'EOLIEN EST-IL UN BON CHOIX POUR FOURNIR DE L'ELECTRICITE DECARBONEE EN FRANCE ?

q0  :  QUEL EST LE PROJET D'EOLIENNES FLOTTANTES EN BRETAGNE DU SUD ?

C'est un gigantesque projet de 62 éoliennes hautes de 260 m, presque comme la tour Eiffel. 

La nouveauté c'est qu'à la différence des éoliennes en cours d'installation en mer (Saint Brieuc), elles ne seront pas posées sur le fond, mais flottantes, fixées sur d’énormes plateformes en ferraille et en béton, ancrées à une quinzaine de km de nos côtes. 

Elles seront raccordées à un poste électrique en mer type « plateforme pétrolière », de 50 m de haut, lequel rejoindra par une liaison sous-marine puis à terre par une liaison souterraine, le poste de raccordement au réseau national. C'est RTE qui serait en charge de ces travaux de raccordement.

Le projet se déroulerait en deux temps : d'abord un parc de 250 MW, suivi d'un second de 500 MW.

Ces 2 parcs seraient installés dans une zone de 1330 km2 prédéfinie par la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), qui a localisé cette zone à l'ouest d'une ligne de Groix à Belle-Île.

La phase de mise en concurrence, d'études et d'autorisations administratives entamée mi-2021 durerait jusqu'en 2027. Puis RTE et le lauréat construiraient pendant 2 à 3 ans. Les éoliennes produiraient vers 2030. Après 20 ans ils "remettraient le site en état dans le respect des dispositions du code de l'environnement".

Au delà de ce projet pharaonique, la PPE prévient en sa page 134 que "Lors du lancement d’un nouveau projet, l’Etat envisagera systématiquement la réalisation d’une extension".

Plus précisément, la PPE qui prévoit l'installation de 1000 MW par an (100 éoliennes de 10 MW) précise, que toujours en cette page 134, que "Les projets attribués à partir de 2024 portent notamment sur des extensions des parcs éoliens en mer précédents".

Ce n'est donc pas 62 éoliennes que l'Etat a l'intention d'installer sur les 1330 km2, mais potentiellement 540 !

 Mais cela, on se garde bien de nous le dire...




q1 : TéraWatts, MWh, puissance, énergie etc… Qu'est-ce que ça signifie ?

1 TW (Térawatt) = mille GW (Gigawatt) = 1 million de MW (Mégawatt) = 1 milliard de kW :

 Ce sont des unités, chacune 1000 fois plus grande que la précédente, qui indiquent la puissance d’une installation productrice ou consommatrice d'énergie. La puissance est l'énergie qu'une installation peut fournir ou consommer en 1 seconde. Souvent cette puissance est variable, et l’on parlera alors de la puissance « nominale » de la machine, celle qui correspond aux conditions de fonctionnement optimales.

La quantité d’énergie, produite ou consommée, s’exprime en TWh, GWh, etc… (On rajoute un « h » comme « heure » à l’unité de puissance) : c’est l’énergie fournie ou consommée par une machine. Sa valeur est obtenue en multipliant la puissance effective au moment de la production, par le nombre d’heures de fonctionnement à cette puissance. 


Pour donner quelques ordres de grandeur, la France a une puissance électrique installée de 90 GW.

Elle produit 550 TWh électriques qui sont à 91% décarbonés, dont 400 TWh nucléaires et 55 hydrauliques (barrages), et en revend 50 à ses voisins.

A côté de l'électricité, il y a le fuel et le gaz pour le transport (510 TWh) et le chauffage (400 TWh).

La logique pour une stratégie bas-carbone voudrait que l'on remplace le fuel et le gaz, carbonés, par l'électricité "verte", décarbonée, ce qui demande d'accroitre considérablement les moyens de production d'électricité de la France.

q2 : Une éolienne… C’est quoi ?

C’est d’abord un bel objet mythique ! Qui n’a pas rêvé devant une éolienne qui brasse l’air majestueusement et donne une impression de puissance tranquille. Ou devant la petite éolienne paysanne qui remplit en grinçant l’abreuvoir.

L’une est l’éolienne moderne que l’on destine à la production de masse en la couplant au réseau électrique. Ne souriez pas de l’autre, la paysanne : elle n’a pas de grandes ambitions, mais elle ne perd pas une goutte de l’eau pompée quand la brise soufflait, et son eau est toujours disponible. Peut-être représente-t-elle ce que doit être une éolienne efficace, mieux que ne pourra jamais le faire sa grande sœur.

 Il y a plusieurs types d’éoliennes moderne. La plus courante est composée de 3 pales tournant sous l’effet du vent sur un axe horizontal, et entrainant un alternateur qui produit du courant alternatif.

L’ensemble est installé en haut d’un pylône qui permet d’aller chercher le vent le plus haut possible, et de développer des pales de taille conséquente.

Les pales ont une forme très étudiée (comme les ailes d’un avion) pour que l’écoulement du vent permette d’en recueillir le maximum d’énergie.

Elles s’orientent pour être toujours dans l’axe du vent, et se mettent en drapeau (en position telle que le vent n’a plus d’effet rotatif sur les pales) quand le vent dépasse une limite (force 9, juste avant la tempête).

Seulement voilà : elle apprécie le grand vent bien établi, mais sa puissance s’effondre quand le vent mollit. Voir q3 : Quelles sont les limites qu’une éolienne ne pourra jamais dépasser ?

On distingue les éoliennes terrestres, et les éoliennes en mer.

Les éoliennes en mer peuvent être posées, quand la mer n’est pas trop profonde.

Mais comme le gisement de vent est plus régulier et fort au large, on a contourné l’écueil du grand fond en imaginant construire des éoliennes flottantes. L’éolienne est posée sur une plateforme flottante en acier et béton ancrée au fond. Elle est étudiée pour résister aux grandes tempêtes, et il le faut car si elle venait à rompre ses amarres, ça serait la panique dans le parc d’éoliennes…

Pour amener au réseau électrique national la production des éoliennes, on commence par regrouper tous les câbles dans un poste électrique en mer, puis transporter l’électricité par une liaison sous-marine jusqu’à une jonction à terre, puis par une liaison souterraine jusqu’à un poste électrique de raccordement au réseau électrique national. Ce raccordement coûte cher, d’autant plus cher que le parc est éloigné en mer. Et pourtant c’est quand il est très éloigné qu’il est le moins visible et qu’il a le plus de vent. Dilemme…


q3 : Quelles sont les limites qu’une éolienne ne pourra jamais dépasser ?

Le vent fait la loi !

Le fonctionnement d’une éolienne obéit à des lois de la physique qui sont incontournables…
 
La première de ces lois dit que la puissance de l’éolienne est proportionnelle à la surface du cercle tracé par le bout de ses pales. Donc des pales 2 fois plus grandes donnent une puissance 4 fois supérieure. Cela plaide pour la fabrication de très grandes machines qui, sur une planche à dessin satisferont le projeteur. Mais sur la mer ce sont des monstres démesurés. D’autant plus qu’une éolienne a un rendement : on ne transforme en électricité que 60% de ce que la machine a soutiré au vent…
…Or
une autre loi de la physique explique qu’il y a une limite à la quantité d’énergie que le vent peut céder à une éolienne. Cette limite indépassable est de près de 60%.
60% de 60% c’est peu.
 
La troisième loi est la pire : elle dit que la puissance varie comme le cube de la vitesse du vent. Application : si le vent baisse de moitié, la puissance de l’éolienne est divisée par 2x2x2= 8. C’est-à-dire qu’elle s’effondre ! Elle passera, pour les éoliennes du projet, de 12 MW à …1,5 MW. Tout ça pour ça !
Si l’éolienne est à 100% de sa puissance à force 7 (50 à 60 km/h, ce qui n'est pas si courant, même au large), elle n’en est plus qu’à 17% à force 4. Et à force 4 (ce qui est quand même une "jolie brise" avec un vent de 20 à 28km/h et des « moutons » sur la mer) il faudra près de 6 heures à l’éolienne pour produire ce qu’elle produit en 1 heure à sa puissance « nominale » (les 12 MW prévues au projet). On comprend bien qu’à ce rythme il est difficile de garantir une production bien supérieure aux 3000 heures/an en « équivalent pleine puissance ». 3000 heures sur les 8700 heures que comptent une année, cela correspond à un "taux de charge" de 1/3. C’est ce qui a été mesuré sur l’éolienne flottante expérimentale du Croisic.
Quoi que l’on fasse, aucune amélioration technologique ne parviendra à contourner cette 3ème loi. L’éolienne pourra être très performante, sa montée en régime, comme sa baisse, seront toujours aussi brutales. Le vent n’est pas très constant, et peut varier du simple au double en quelques instants (les bourrasques). Le résultat est qu’elle sera quasi inopérante les 2/3 du temps. Et même si, dans les petits airs, ses pales tournent, elles n’entrainent pas l’alternateur par défaut de puissance.
Enfin une autre loi, naturelle, impose sa limite, c’est la météo à l’échelle du continent : on ne peut compter sur les éoliennes d’autres régions, voire de pays voisins, pour « foisonner », c’est-à-dire compter sur le grand nombre de parcs d’éoliennes pour qu’en moyenne une partie ventée compense l’absence de vent sur une autre partie. En effet, les dépressions et les anticyclones s’établissent à l’échelle d’un continent, pas d’une région ! Les mesures sur les parcs éoliens en Europe montrent que les conditions de vent sont simultanément les mêmes pour tous…
Le vent fait vraiment la loi, et les éoliennes ne sont pas à la fête !


Ci-après, la réponse (pas très convaincante) du Maitre d'Ouvrage à cet exposé fait au cours du débat public à Quiberon le 23/10/20 :

« Certes, la puissance est divisée par 8 lorsque la vitesse est divisée par 2, mais à l’inverse la puissance est multipliée par 8 si la vitesse du vent est doublée ! »
« Notre objectif est d’être à 40-45 % en taux de charge, et d’atteindre à terme 50%... »
« La simultanéité du régime des vents sur l’Europe ? Je ne sais pas… On ne peut pas piloter un champ d’éoliennes, mais à la différence des éoliennes à terre, le vent varie moins en mer. On peut prévoir ses variations plusieurs heures à l’avance et solliciter en conséquence le parc nucléaire qui a une bonne réactivité… Cela n’impose donc pas de mettre systématiquement en route une turbine à gaz. »

 
 

q4 : Une éolienne, combien ça coûte ?

D’après le dossier du Maître d’Ouvrage du projet:

« Le coût des investissements nécessaires pour 1 MW de puissance sur un parc éolien en mer sont respectivement en moyenne de 2 millions d'€ pour l'éolien posé et de 3 millions d'€ pour l'éolien flottant. ». Précision : c’est un coût hors raccordement.

« La réalisation [des 2] parcs éoliens de 250 MW et 500 MW représenterait un investissement total de 2,25 milliards d’€ environ (hors raccordement). En supposant que le premier parc de 250 MW fonctionnerait l’équivalent de 4 000 heures par an (équivalent à environ 46 % du temps à pleine charge), et en supposant un prix de l’électricité fixé par le lauréat à 120 €/MWh et des prix de marché de l’électricité de 40 €/MWh sur 20 ans, le coût de soutien s’élèverait à 80 millions d’€ par an, soit 1,6 milliards d’€ sur 20 ans. »

On notera que le maître d’ouvrage fonde son calcul sur 4 000 heures de fonctionnement par an à la puissance maximum, ce qui est irréaliste (il faudrait que le vent souffle à force 7 la moitié du temps. Voir "q3 : Quelles sont les limites qu’une éolienne ne pourra jamais dépasser ?"). Cela donnera au fabriquant de bons arguments pour ne pas se contenter d’une « rente » de 120 €/MWh…

Car les conditions offertes à l’investisseur répondent bien à une logique de rente : Nous achèterons au producteur son électricité 3 fois le prix du marché pendant 20 ans !

On notera aussi que le prix donné est « hors raccordement » (réalisé par RTE), alors que ce poste peut être considérable surtout quand on s’éloigne des côtes : entre 0,5 et 1 millions d’€/MW (d’après le maître d’ouvrage), qui s’ajoutent donc aux 3 millions d’€/MW de l’éolienne flottante.

Le prix du fameux flotteur, en acier et béton, qui supporte chaque géante de 260m est à lui seul colossal : 12 millions d’€ par éolienne (le coût de combien de petites maisons ?)

Enfin, toujours selon le maître d’ouvrage « les coûts de maintenance sont de l’ordre de 18 à 20 % du coût total […] et ceux du démantèlement de 4 à 8 % ». A noter que "l'exploitant devra obligatoirement approvisionner la somme du démantèlement, pour le cas où il ferait faillite"

Pour financer l’éolien, chaque consommateur d’électricité paie sur sa facture une contribution de 27 € TTC/MWh, la CSPE. Cette taxe a augmenté de 650 % depuis sa création en 2003. Elle représente un effort financier moyen annuel de 130 € par ménage.

Tout cela pour une installation qui ne durera que ... 20 ans !


q5 : L’éolien est-il gratuit, inépuisable, propre ?

Peut- il contribuer à la stratégie "bas-carbone" de la France ?

L'éolien c'est gratuit, inépuisable, sans CO2... Fake news !

Une éolienne qui tourne majestueusement dans le vent donne l’impression d’avoir une grande puissance et des ressources gratuites, inépuisables, et bien sûr non polluantes…
La réalité est toute autre :
Sa production d’énergie est intermittente, irrégulière, non prédictible et non stockable. En équivalence plein charge, les éoliennes ne produisent qu’un tiers du temps (1/5 à terre). De plus, les conditions de vent étant simultanément les mêmes sur de grandes étendues, les parcs éoliens voisins ne peuvent se suppléer.
Or le consommateur n’imagine pas que l’électricité puisse être rationnée : la sécurité d’approvisionnement électrique est une priorité en France.
Conséquence : Aux installations d’éoliennes, il faut associer un second investissement : une centrale à combustible fossile de même puissance et capable de réagir rapidement en suivant les variations du vent. La future centrale à gaz de Landivisiau pour la Bretagne remplira ce rôle, comme les centrales à charbon le font en Allemagne. Ces centrales prennent le relais quand le vent est absent ou insuffisant ou trop fort : la production d’une éolienne est insignifiante jusqu’à force 4 ("jolie brise" de 20 à 28 km/h) ; la puissance nominale n’est atteinte qu’à force 7 ("Grand Frais" de 50 à 60 km/h ).
Ces centrales à gaz associées aux éoliennes vont rejeter des millions de tonnes de CO2 : celle de Landivisiau, dont la puissance de 450 MW équivaut à la moitié de celle d’une centrale nucléaire, rejetterait environ 1,5 millions de tonnes de CO2/an pour suppléer au manque de vent les 2/3 du temps.
Ceci alors qu’aujourd’hui la production d’électricité française est composée à 75% d’électricité nucléaire, et 10 % d’électricité hydraulique, qui ne rejettent quasiment pas de CO2.
Cette politique est en totale contradiction avec la stratégie bas-carbone.
La commission « Energie et changement climatique » de l’Académie des Technologies le dit : « la contribution de l’éolien ne peut être que partiellement verte ».


q6 : Un parc d'éoliennes sans moyen de stockage peut-il être raccordé au réseau ? 

L'éolienne sans solution de stockage est une aberration économique et écologique !


Pour faire face à l’intermittence du vent, la sécurité d’approvisionnement et la gestion de l’équilibre du réseau impliquent qu’il faut forcément associer à une éolienne de puissance « P », un équipement complémentaire capable de fournir la même puissance « P », et qui prendra le relais quand le vent mollira.
Donc un parc d’éoliennes ne remplace pas une unité de production électrique classique, laquelle au contraire doit être nécessairement maintenue.
Ce complément peut même être fourni, comme en Bretagne Nord (à Landivisiau), par une centrale à gaz locale qui aura une puissance sensiblement égale à celle du parc éolien.
Ces deux unités de production, l’éolien et le classique, garantiront ensemble une puissance « P » 24h/24. Mais pour ce faire elles sont indissociables. Elles se partageront le temps de fonctionnement, sachant que, au mieux, faute de vent, l’éolienne sera arrêtée la moitié du temps (sinon plus).
Et comme elles sont indissociables, le calcul de l’empreinte carbone de l’éolien seul n’a pas de sens : il faut additionner l’empreinte de l’éolienne et celle de son complément.
Quant aux coûts d’investissement, de fonctionnement et de maintenance, malheureusement ils s’additionnent ! On paie et on exploite 2 équipements pour la production d’un seul.
Le seul réel avantage de l’éolien est dans l’économie de combustible que l’on fait par rapport à une situation où l’on n’aurait investi que dans le moyen « classique ». Mais c’est cher payer, car la dépense d’investissement et d’exploitation est double, pour économiser la moitié du combustible…
Aller plus loin et dire, comme on peut le lire dans une réponse sur ce site, que « le foisonnement des solutions aléatoires du bouquet énergétique renouvelable assurera la sécurité d’approvisionnement » (traduire : quand il n’y aura pas de vent il y aura du soleil) est un peu léger : c’est une solution à fort risque dans la mesure où une pénurie d’électricité aurait des conséquences graves, et sa probabilité serait loin d’être nulle : il n’est pas rare d’avoir en hiver des périodes longues sans vent et sans soleil, avec en prime un temps froid et humide qui accroît la demande en chauffage. Bref, ce « foisonnement » serait plus efficace… si l’on pouvait tirer de l’énergie de la grisaille et de la pluie !
Tout cela bien sûr sera différent quand on saura stocker l’énergie électrique (ne parlons pas des batteries, elles ne sont pas adaptées à cette échelle de production). Les éoliennes (comme les panneaux solaires) ne souffriront plus alors de leur intermittence chronique, et l’on pourra sérieusement développer à grande échelle ces sources d’énergie décarbonée.
Une solution technique existe depuis très longtemps : produire de l’hydrogène (qui n’existe pas dans la nature) avec l’électricité éolienne (ou solaire), par électrolyse, puis le reconvertir en électricité dans une pile à combustible à l’endroit où on veut la consommer. Mais cette technique est encore près de 10 fois trop chère, et son rendement n’est pas très bon.
Alors nous croyons qu’il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs : il faut lancer une recherche massive sur la filière hydrogène pour en réduire le coût de production, et mettre au point des circuits de distribution sûrs, identiques à ceux des combustibles actuels. Mettons-y les moyens, et notamment en réorientant les milliards qui sont consacrés aux projets pharaoniques comme celui qui fait débat ici. Faire quelques éoliennes de démonstration suffit pour le moment, c’est une technologie qui n’est pas révolutionnaire, comme l’est par contre la filière hydrogène.
Faire plus n’est que répondre à un souci d’affichage politique court terme. Notre besoin en électricité décarbonée est satisfait par le nucléaire, ne nous précipitons pas pour le démanteler au risque d’aller vers la pénurie d’électricité, mais au contraire assurons-nous qu’il fonctionne en toute sûreté jusqu’à ce que l’on puisse nous en passer.


 

q7 : L’éolien n’est-il pas une bonne affaire pour les marchands de gaz ?

On peut compléter la réponse à la question q6, qui disait : « Pour faire face à l’intermittence du vent, la sécurité d’approvisionnement et la gestion de l’équilibre du réseau impliquent qu’il faut forcément associer à une éolienne de puissance « P », un équipement complémentaire capable de fournir la même puissance « P », et qui prendra le relais quand le vent mollira. Ce complément peut même être fourni, comme en Bretagne Sud (à Landivisiau), par une centrale à gaz locale qui sera construite pour la circonstance et aura une puissance sensiblement égale à celle du parc éolien. Ces deux unités de production, l’éolien et le classique, garantiront ensemble une puissance « P » 24h/24. Mais pour ce faire elles sont indissociables. Elles se partageront le temps de fonctionnement, sachant que, au mieux, faute de vent, l’éolienne sera arrêtée la moitié du temps (sinon plus). »
Ainsi, petit à petit on va démanteler le nucléaire et le remplacer par le gaz.

En plus d’une reprise de production de CO2, ne pensez-vous pas que cela sous-tend une grande fragilité d’approvisionnement (le chemin des gazoducs est peuplé de cauchemars géopolitiques) ? Et quelle bonne affaire pour certains ! On entendait ces jours-ci des marchands de gaz et de turbines dire, la main sur le cœur, qu’ils s’intéressent aux énergies renouvelables, et en particulier à ces éoliennes en mer…
Comme ça les compères vendront 2 fois la puissance installée (en éolien et en turbine à gaz) en gagnant non seulement le marché dont serait défait le nucléaire, mais en prime le juteux marché de la production d’électricité pour les véhicules électriques.



q8 : L'éolien peut-il remplacer le nucléaire ?

L’éolien ne peut pas être un substitut au nucléaire !


Ce sont deux moyens de production d’électricité de nature très différente.
L’éolien (comme le solaire) est intermittent et aléatoire : sa production peut s’arrêter très rapidement, sans que l’on puisse prévoir avec précision quand elle s’arrêtera.

L'éolien est une production "fatale"
Le nucléaire fonctionne en base, de façon régulière et constante, nuit et jour et tout au long de l’année (sauf périodes d’entretien programmé). Il n’est pas adapté aux variations de charge rapides, mais prévu pour assurer une base stable. Le nucléaire est décarboné.

Le nucléaire est une production "pilotable".
Entre les deux, il y a les moyens de production « de pointe » qui permettent une réponse rapide aux variations de la production ou de la demande : en France l’hydraulique (décarboné), et les turbines à gaz (carbonées) jouent ce rôle.
Certes on pourrait remplacer une partie du nucléaire par de l’éolien, mais que faire pour assurer quand même la fonction de « base » et garantir la production quand il n’y aura pas de vent ? Réponse : rajouter des turbines à gaz de puissance égale à celle du parc éolien, et à celle du parc nucléaire supprimé… On aura remplacé une production nucléaire décarbonée par une production au gaz, carbonée, en ayant eu l’impression d’œuvrer dans le sens de la stratégie bas carbone… Fausse route !


q9 : L'éolien peut-il assurer l'indépendance énergétique de la Bretagne ?

On reproche souvent à la Bretagne de ne pas fournir assez d'électrons. C'est un argument "culpabilisant" utilisé ici pour forcer la main des bretons. Mais la Bretagne fournit aux autres régions de France beaucoup de produits de qualité, dont la production est aussi mal partagée que celle des électrons : cela contribue au charme singulier des régions françaises ! Disons qu'on ne compte pas les électrons parmi les spécialités bretonnes.

Vue sous cet angle, la question de l'indépendance énergétique de la Bretagne n'a pas beaucoup de raison d'être. Indépendance, pourquoi ?

Par contre il ne faut pas occulter les questions techniques qui concernent la sûreté, la stabilité et l'équilibre du réseau électrique français géré par RTE, et accepter l'idée de renforcer le réseau en dotant la Bretagne de moyens de production électriques. Mais pas en faisant n'importe quoi !


q10 : Quelques éoliennes peuvent-elles alimenter une petite ville ?

Les chiffres concernant la production d’un parc d’éoliennes sont souvent abusifs. Quand vous en verrez, faites la vérification vous-mêmes avec ces données simples :
Une éolienne flottante de 10 MW ("une géante") fonctionnera 3 000h/an (en équivalent pleine puissance, cela est cohérent avec des mesures en mer) et produira donc 30 000 MWh par an (30 millions de kWh)
D’après l’Agence Internationale de l'Energie (Statistiques OCDE/AIE) la consommation électrique globale de la France, ramenée à un habitant, s’établit autour d’une valeur stable de 7000 kWh/an.
En ordre de grandeur, une éolienne flottante de 10 MW couvrirait donc les besoins électriques globaux de 4 300 habitants.

Enfin, et ça n’est pas le moindre, même si la production d’énergie correspondait aux besoins, encore faudrait-il… que le vent soit là au moment où cette énergie est demandée.
Car on ne sait pas stocker à cette échelle ces quantités d’énergie colossales.

Pour en dire un peu plus sur la capacité des éoliennes à "alimenter une petite ville..."

Nous vous invitons à exercer votre sens critique sur cet extrait de la documentation du Maître d’Ouvrage.


 « Les éoliennes développées par MHI Vestas Offshore Wind offrent une puissance de 9,5 MW chacune. Les trois éoliennes de ce projet pilote (Gruissan), démonstrateur de la technologie flottante, produiront près de 100 GWh alimentant l’équivalent de la consommation électrique de plus de 47 000 habitants par an, soit l’équivalent de près de 80 % de la ville de Lorient. »


Vous remarquerez que la quantité d’énergie produite est optimiste : fonctionnement à pleine puissance 3 500h/ an… 40% du temps !
Par ailleurs la consommation électrique par habitant est réduite à peu : 2 130 kWh/an, à comparer aux 7 000 kWh/an de l’AIE.
Il est vrai que l’on peut ne compter que la consommation du petit électroménager des ménages. Mais il y a aussi le chauffage, et surtout les consommations externes : l’éclairage public, le tramway, les centres commerciaux, le train, les zones industrielles, les Data Centers… sans lesquelles notre concitoyen n’aurait pas de vie sociale ou professionnelle.
Avec ces données plus réalistes, on ne satisfait plus les besoins électriques globaux que de 12.200 personnes, soit 21% des habitants de Lorient... à condition que le vent soit là au moment où cette énergie est demandée, ce qui est tout à fait irréaliste.
Encore faut-il souligner que cela ne représentent que la part électrique de la consommation en énergie de nos Lorientais : beaucoup ne se chauffent pas à l’électricité, et ont donc des besoins en énergie qui ne seront pas comblés par les éoliennes de Bretagne Sud.


Et il y a pire !

Eolien Baie de St-Brieuc : L'association "Gardez les Caps" dénonce le procédé en démontant le mécanisme basé sur un calcul dont nous pouvons absolument contester l'exactitude, de IBERDROLA (Industriel Maitre d'Œuvre Espagnol) et sa filiale Ailes-Marines :

http://gardezlescaps.org/wp-content/uploads/2017/05/2020-12-4-835000-foyers.pdf

Procédé qui a servi lors d'une nouvelle offensive du gouvernement, le 15 avril 2021, pour soutenir ce projet.  "Gardez les Caps" dit : La technique n'est pas nouvelle. Pour faire avancer un projet douteux, le Président de la République envoie au feu ses chevaux légers armés de déclarations triomphales vite relayées par les médias. C’est ce qui vient de se produire le 15 avril dernier en baie de Saint-Brieuc, avec l’interview exclusive accordée à Ouest-France par nos ministres de la Biodiversité et de la Mer, Barbara Pompili et Annick Girardin. Dans cette interview, les deux ministres annoncent le lancement du chantier en mer du projet éolien d’Ailes Marines, déployant en chœur un argumentaire iberdrolâtre"  :

« Ce parc sera un nouveau cœur électrique pour la Bretagne. Il produira 500 MW, soit l’équivalent de la consommation électrique de 835 000 habitants » dit la Ministre (qui au passage se méprend sur les notions de puissance et d'énergie).

En fait ça ne serait que environ 220 000 habitants qui pourraient profiter de cette installation, et encore faudrait-il que le vent souffle fort quand ils auraient besoin d'énergie électrique.

q11 : L'exemple allemand est-il une référence ?

Les allemands ont décidé de se passer des énergies fossiles et nucléaires, et de produire leur électricité à partir du solaire et de l’éolien. Où en sont-ils ?
En 2017 leur parc était ainsi constitué de 2 ensembles de même puissance globale :
• 100 GW en capacité de production « pilotable » (charbon, gaz, fuel, nucléaire)
• 100GW en solaire et éolien (ENR) intermittents, variables et aléatoires
Sur la période de 2002 à 2017 :
• Le nucléaire est passé de 20 à 12 GW (-8 GW)
• Les énergies « carbonées » (charbon, gaz, fuel) de 72 à 80 GW (+8 GW)
• Le solaire et l’éolien de 10 à 100 GW
La consommation d’électricité est restée stable, et la production « pilotable » annuelle est passée de 490 TWh (2002) à 409 TWh (2017).
En 2017 la différence de 81 TWh a été fournie par les ENR (avec 100 GW installés, c’est une faible performance !)
Au bilan, les ENR n’ont pas remplacé les énergies « pilotables » classiques, sauf une baisse « politique » du nucléaire de 20 à 12 %, remplacé par du charbon et du gaz. Les allemands ont encore une production nucléaire en base, et un fort appel au charbon pour piloter les variations du réseau.
Le problème est que les centrales « classiques » ont perdu 20% de ressources financières, puisqu’elles produisent moins d’électricité, alors que leur capacité est restée la même ! En effet il arrive souvent que les ENR soient aux abonnés absents, et dans ce cas il faut rallumer tous les feux…
Cela conduit donc les opérateurs « classiques » à faire des économies drastiques dans leurs coûts d’exploitation. La sûreté nucléaire ne peut qu’en pâtir.…

(Source : JM Jancovici et Energie Charts )
https://jancovici.com/transition-energetique/electricite/50-ou-50/



Voir ce qu'en dit la Cour des Comptes allemande

q12 : Quel est l'impact sur le réseau de l'intermittence du vent ?

Coupler au réseau électrique des moyens de production au fonctionnement intermittent et aléatoire comme le sont le solaire et l'éolien pose des problèmes d’équilibre du réseau, et de sécurité d’approvisionnement électrique…

La commission « Energie et changement climatique » de l’Académie des Technologies le dit : l’énergie éolienne est « une énergie de qualité médiocre pour la bonne gestion des réseaux ».

On n’évoquera ici que la sécurité d’approvisionnement.

 « Il existe un consensus social qui est que l’électricité est un bien essentiel disponible à tout moment. […] Il faut couvrir l’appel de puissance consommée à tout instant, le système de production doit être capable de fournir l’électricité consommée seconde par seconde » (JM Jancovici).

Le consommateur, habitué à son confort, demande une certaine quantité d’énergie, en imposant sa puissance de consommation, à un moment donné, pendant une certaine durée.

Il faut donc accorder les MW, les MWh … et l’horaire.

On ne peut accorder la production et la demande qu’avec des moyens de production « pilotables », capables de répondre rapidement à des variations de la production ou de la demande, comme des turbines à gaz ou certaines centrales à charbon, autour d’une valeur de production « de base » assurée par des grosses centrales moins souples.

L’énergie « verte » éolienne et solaire, avec ses caprices de production, n’est pas forcément utilisable à tout moment par le réseau. Le mieux serait de pouvoir stocker cette énergie verte, mais on ne sait pas faire à cette échelle : 1 tonne de batteries de dernière génération peut stocker environ 250 kWh d’électricité, et sa durée de vie est de l’ordre de 10 ans. Or une éolienne de 12 MW, un jour de grand vent, produit plus de 250 000 kWh ! Il lui faudrait pour une seule éolienne, 1000 tonnes de batteries pour stocker le produit d'une journée !

On voit toute la difficulté d’intégrer des énergies intermittentes sur un réseau, en termes de sécurité d’approvisionnement.


q13 : Peut-on compter sur l’hydrogène pour compenser l’intermittence de l’éolien ?

L'hydrogène, c'est du vent ?

Comme le caractère intermittent et aléatoire de l’éolien rend difficile, voire nocif, son raccordement au réseau électrique national, le stockage de l’énergie électrique semble être une solution évidente pour s’affranchir de l’intermittence : on stockerait le surplus quand le réseau n’a pas besoin de la production éolienne, et on le restituerait quand il y a de la demande et pas de vent. Bien géré, cela permettrait d’éviter le recours aux turbines à gaz.

Malheureusement on ne peut envisager à cette échelle de stocker l’énergie électrique produite par les éoliennes, dans des batteries : 1 tonne de batteries de dernière génération (lithium-ion) peut stocker environ 250 kWh d’électricité, et sa durée de vie est de l’ordre de 10 ans. Or une éolienne de 12 MW, un jour de grand vent, produit plus de 250 000 kWh ! Il faudrait 1000 tonnes de batteries (hors de prix) et une masse considérable de « minéraux rares » par éolienne pour stocker rien qu’une journée de production.

Pour stocker l’énergie électrique produite par l’éolienne, un procédé : l’électrolyse, permet de fabriquer de l’hydrogène (H2). C’est un gaz que l’on ne trouve pas à l’état naturel, et pourtant il est disponible à profusion dans l’eau. On peut le stocker, le distribuer, et récupérer en partie l’énergie qu’il a fallu pour le fabriquer.

Le problème, c’est que l’électrolyse demande un régime stable assez incompatible avec l’intermittence des éoliennes. D’autre part c’est une machine qui coûte cher, et si elle ne fonctionne que 3000 h/an, comme l’éolienne, elle sera difficile à amortir.

Pour récupérer l’énergie ainsi stockée sous forme d’hydrogène, on peut :

· Le mélanger au gaz (on appelle ce combustible l’Hytane) dans les réseaux de distribution existants. Mais ce rajout (qui peut aller de 6 à 20% sans trop de modification sur le réseau) revient cher : l’H2 vert se vendrait 20 fois le prix du gaz…

· L’injecter dans une « Pile à Combustible » qui fabrique de l’électricité en associant cet hydrogène à l’oxygène de l’air. Le seul rejet est… de la vapeur d’eau.

La pile à combustible est connue depuis longtemps (on trouve des piles à combustible dans des bateaux, des voitures, et même des vélos électriques). Elles permettent de stocker 4 à 6 fois plus d’énergie par kg que les plus récentes batteries, ce qui en termes d’autonomie est très précieux.

Faisons un rêve :

Vu la difficulté de coupler les éoliennes au réseau sans le déséquilibrer, on pourrait dédier l’éolien à la seule production de H2… L’hydrogène serait fabriqué au pied de l’éolienne qui deviendrait un puits d’H2 (un peu comme un puits de pétrole) puis distribué dans des stations-service. Une voiture équipée d’une pile à combustible peut faire 100 km avec 1 kg d’H2.

Mais la réalité nous rattrape : Le coût de production de l’H2 par électrolyse à partir d’une source intermittente est de 10 à 12 €/kg d’H2 (cela serait 3 fois moins cher si l’électrolyseur fonctionnait à plein temps. Ah ! L’intermittence)

Le transport de l’hydrogène par camion spécial rajoute 2€/kg.

Le problème actuel des piles à combustible est leur prix : 30 000€ pour une voiture, c’est 10 fois trop cher pour être rentable.

Enfin, le rendement global (électrolyse + pile à combustible) est de 40%, à comparer aux 75% restitués par une batterie moderne. On perd donc en route 60 % de l’énergie chèrement acquise par la chère éolienne.

Il faudrait au moins une ou deux décennies de recherche et de progrès technique pour rendre la filière hydrogène rentable, et donc les éoliennes utilisables dans une stratégie bas carbone. Mais c’est une filière qui ne dépasserait pas 10 à 15% du mix énergétique.

On se doit d’aller dans ce sens, mais il faudra le temps, et d’ici là les éoliennes ne servent à rien, sinon à augmenter le bilan carbone par recours aux turbines à gaz.

D’ailleurs si on continue à coupler des champs d’éoliennes au réseau, la question du stockage ne se posera plus : elles n’auront plus de surplus, car la politique est de fermer simultanément nos grosses centrales décarbonées pour les remplacer par des turbines à gaz, indispensables compagnons des jours sans vent… Bonjour le CO2.


q14 : Est-il raisonnable d’envisager que 25% de l’électricité en France,

en 2050, soit produite en mer ?

Bonjour le CO2, bonsoir la démocratie...


Pour répondre à cette question, nous commentons ici le courrier que nous avions envoyé à Madame la Ministre de la Mer à ce sujet.


Le Ministère de la mer semble avoir des difficultés avec le calcul.
Dans une tribune du JDD du 29/11/20 Madame la Ministre a lancé un chiffre, anodin, que l’on pourrait presque trouver modéré, vu des cercles écologistes où l’on caresse les 100% d’énergies renouvelables… Elle affirme : « En 2050, 25% de l'électricité française pourrait être produite en mer ».
Il est intéressant d'en mesurer les conséquences !
Je ne reviendrai pas sur sa remarque qui dénote une nature joyeuse : «L'impact des éoliennes en mer sur l'environnement peut même devenir positif ». S’il n’y avait que cette question d’impact environnemental, je ne dirais rien. Mais il y a, à mes yeux, beaucoup plus grave.
Notre Ministre prétend donc qu'un quart de l’électricité sera produite en mer...  Sans doute par des éoliennes, car on n'imagine pas d'ici à 2050 le développement d'une filière industrielle autre que l'éolien pour faire le job.
Peut-être n’a-t-elle pas toutes les données pour bien compter, ou de très mauvais conseillers, alors que tant de scientifiques, de politiques, d’associations… essaient de lui expliquer une chose simple :
L’éolien est intermittent ; l’électricité ne se stocke pas à cette échelle ; le réseau électrique n’aime pas les sources aléatoires et capricieuses qui le déséquilibrent. Autant de problèmes qui pénalisent cette filière et lui ôtent définitivement tout rêve de grandeur.
25% d’électricité produite en France par les éoliennes, cela représente une production d’énergie électrique de 125 000 GWh par an.
Les éoliennes ont un fonctionnement très pointu, leur puissance s’effondre vite quand le vent s’écarte un peu du « Grand Frais » (50 à 60 km/h) ; elle est divisée par 8 si le vent est réduit de moitié alors que l’on a encore une « Jolie Brise ». Résultat : son fonctionnement annuel se limite à 3 000h/an en équivalent pleine puissance. Et aucun progrès technique n’augmentera le vent ni son effet sur les pales d’une éolienne, même si à ce propos on avance des chiffres irréalistes.
Donc la France devrait se doter en éoliennes d’une puissance totale de :
125 000 GWh / 3 000h = près de 42 000 MW. Soit 3 500 géantes de 12 MW (hautes de 260m, presque comme la Tour Eiffel). Soit 56 « fermes » pour y enclore 62 de ces monstres. Effectivement Madame la Ministre a comme elle dit « une mission claire : planifier les espaces maritimes français ». On ne fait pas beaucoup mieux en matière de planification… Il n’y aura plus en France un coucher de soleil qui ne sollicite un ballet de géantes.
Mais le pire, le sait-elle ? C’est que chaque fois qu’un bel anticyclone s’établira sur la France, sans vent et , l’hiver, avec grisaille et grand froid pendant 8 jours, il faudra rallumer tous les feux, carbonés, nucléaires, et qu’importe si ce sont tous des poisons lents! Il faudra même rajouter une centaine de turbines à gaz comme celle de Landivisiau, des complices des éoliennes, seules capables de démarrer au quart de tour quand le vent tombe et que Eole s’est assoupi, les 2/3 du temps. Tout en gardant en base nos bonnes vieilles centrales pour finir le travail (les 75% restant). Et leur personnel. Avec moins de ressources, donc moins de sûreté.
Ça va coûter cher en euros et en CO2, non ?
Nous avons fait une lettre, que Madame la Ministre a lu peut-être… Mais nous en doutons, car nous l'avons postée à la Commission Nationale du Débat Public, et nous craignons que ce service ne soit interrompu, elle l’a laissé entendre : «
Je me refuse à envisager des compromis concernant nos choix stratégiques. L'éolien en mer en fait partie ». Donc il n’y a plus rien à débattre. Pour elle, l’affaire est dans le sac… Bonsoir la démocratie.


q15 : A quelles conditions la production d’énergie électrique pourrait-elle être majoritairement renouvelable en France en 2050 ?

C’est envisageable, mais irréaliste économiquement et socialement. En effet, l’intermittence de l’éolien (comme du solaire) oblige à stocker l’énergie produite si l’on veut en disposer « à la demande ». Or s’il existe des solutions techniques (batteries, hydrogène…) elles ne sont pas viables à cette échelle, ni économiquement, ni en termes de rendement. Pourtant l’Etat prévoit dans moins de 10 ans, de produire 40 % de notre électricité en utilisant les énergies renouvelables. Pour ce faire il faudrait plus de 6 000 éoliennes géantes. Pour contourner le problème de l’intermittence, RTE avance des solutions dites de « flexibilité » : d’abord le « foisonnement », signifiant que si le vent manque, il y aura sûrement du soleil pour compenser. Puis d’autres solutions qui sont socialement irrecevables, comme la « modulation de la consommation », terme gracieux pour dire que l’on vous coupera le courant s’il n’y a pas assez de vent (ou de soleil). Ou « l’utilisation intelligente de la recharge des véhicules électriques » où votre voiture (électrique) deviendra, comme l’explique Renault qui le met au point, « une sorte de système de stockage d’énergie « mobile » et utilisée pour fournir l’énergie stockée au réseau électrique en cas de besoin. » Vous pensiez utiliser votre voiture pour autre chose ? N’y pensez pas ! Pour stoker l’énergie produite par une seule éolienne géante en 1 jour, il faudra réquisitionner 5000 voitures électriques…

q16 : Quels sont les industriels français qui fabriquent les éoliennes flottantes ?

A quelles conditions la production d’énergie électrique pourrait-elle être majoritairement renouvelable en France en 2050 ? (suite)


On a déjà vu que l’intermittence, la variabilité et le côté aléatoire  du solaire et surtout de l’éolien impliquaient, à la différence des autres moyens de production « pilotables » (hydraulique, nucléaire, fossile), de pouvoir stocker cette électricité si l’on voulait en disposer « à la demande ». Or s’il existe des solutions techniques (batteries, hydrogène…) elles ne sont pas viables à cette échelle, ni économiquement, ni en termes de rendement.

Et pourtant RTE annonce que « le développement des énergies renouvelables électriques est possible jusqu’en 2035 sans avoir recours à de nouveaux moyens de production pilotables, et en réduisant la part du nucléaire ». En effet, la loi fixe « l’objectif de réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité d’ici 2035 de 75 % à 50 % ». Et déjà, d’après RTE, on portera « la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’électricité à 40 % en 2030 ». Dans moins de 10 ans…

Beau programme, mais est-il réaliste, sachant que, en plus, la voiture électrique va se développer, réclamant sa part d’électricité, qui n’est pas aujourd’hui dans le bilan de production électrique ?

Traduisons ceci en chiffres : en France, les besoins en électricité sont actuellement de 500 TWh par an (1 TWh = 1 milliard de kWh). Si d’ici à 2030 le parc automobile (40 millions de véhicules) devient pour moitié électrique (soyons optimistes), il faudra rajouter 50 TWh/an. Pour tenir l’objectif de 40%, les renouvelables doivent donc produire 220 TWh/an.

Il faut 30 éoliennes géantes, comme celles qui sont prévues en Bretagne Sud, pour produire 1TWh/an. Il faudrait 220 x 30= 6 600 éoliennes pour tenir l’objectif de 40 %, en dehors de toute considération sur l’adéquation entre l’offre et de la demande, sur la façon de gérer les périodes sans vent, ou sur le rendement d’un éventuel stockage… Autant de facteurs qui ne peuvent qu’accroitre considérablement ce nombre.

  RTE, dans sa grande sagesse, propose de partager l’objectif entre solaire et éolien, et de miser sur « le foisonnement des productions aléatoires en utilisant plusieurs technologies, qui permet d’assurer la sécurité d’approvisionnement », ce qui suppose qu’il y aura toujours quelque part en France un peu de soleil ou un peu de vent pour éviter le black-out… Risqué, non ? Nous avons toujours en tête le scénario si fréquent : 8 jours d’anticyclone l’hiver, gris froid et sans vent. Que fait-on, sachant que l’on a supprimé nombre de centrales pilotables ?

Eh bien il semble qu’il n’y ait pas de problème… L’optimisme de RTE est sans limite : n’a-t-il pas évalué récemment dans un rapport qu’il était « possible techniquement » d’être à 100 % de renouvelables en 2050 ? Dans le genre on pourrait aussi dire qu’il est techniquement possible d’aller planter des pommes de terre sur Mars en 2050. Mais RTE a le sens de l’humour : 100 % c’est possible mais économiquement et socialement très problématique (comme sur Mars : ça ferait cher la patate, et ça dilapiderait l’argent public) : En fait si RTE a publié ce rapport c’est pour mieux énoncer ce qui rend ce projet rédhibitoire. Il est dommage que beaucoup, au Ministère concerné, semblent n'avoir lu que le titre du rapport et y croient.

Mais revenons à 2035, et voilà le programme qui solutionne tout : « les flexibilités existantes et prévues via la PPE (programmation pluriannuelle de l’énergie) sont suffisantes pour couvrir les besoins de la flexibilité liés à la production variable. Elles proviennent de diverses sources : moyens de production pilotables, modulation de la consommation, utilisation intelligente de la recharge des véhicules électriques, interconnexions ». Le meilleur est souligné : pas de courant quand il n’y aura pas assez de vent ni de soleil. Mais surtout réquisition de vos voitures électriques, qui serviront à stocker de l’énergie lorsque la météo prévoira un manque de vent ou de soleil. Ce que Renault traduit déjà dans ses documents commerciaux : « Et si la voiture devenait un pilier du réseau électrique ? C’est le principe du « vehicle-to-grid », une technologie d’échanges bidirectionnels qui permet à la voiture de restituer une partie de l’électricité stockée dans ses batteries pour optimiser le fonctionnement du réseau et pallier le caractère intermittent des énergies renouvelables », rajoutant sans rire que votre voiture deviendra « Une sorte de système de stockage d’énergie « mobile » et utilisée pour fournir l’énergie stockée au réseau électrique en cas de besoin. » Vous pensiez l’utiliser pour autre chose ?

Nous avons fait un petit calcul : une batterie de voiture électrique (outre qu’elle pèse 250 kg et vous a coûté 10 000€) peut stocker 50 kWh pour vous faire parcourir 330 km. Vous pouvez aussi la laisser au garage et la mettre à disposition de l’Etat en stockant de l’électricité surabondante : un jour de grand vent, une seule de ces éoliennes géantes va produire 250 000 kWh. Vous serez donc pas moins de 5000 voitures au garage à stocker sa production. Et le lendemain, si cela dure, il faudra trouver 5000 autres voitures. Multiplié par des milliers d’éoliennes. C’est ce que RTE appelle « l’utilisation intelligente de la recharge des véhicules électriques ».

 

Donc pour répondre à cette question simple : c’est envisageable, mais irréaliste économiquement et socialement.


 Le débat public a permis la publication de "cahiers d'acteurs", par lesquels des personnes morales pouvaient donner leur avis pour contribuer au débat.

47 cahiers d’acteurs ont été rédigés... dont 18 sont de simples plaquettes commerciales ! 18 acteurs qui se sont soumis à un casting pour savoir qui jouera la partie (construction, exploitation, maintenance, conseils en tous genres), comme si nous en étions déjà à l’appel d’offre.


Pour construire les énormes radeaux de ferraille et de béton (grands comme un terrain de foot) sur lesquels flotteront les éoliennes (coût : 15 millions d'€ l'unité ) un roc industriel s'était mis sur les rangs : Naval Energies, filiale à 100% de Naval Group (ex DCN), qui écrivait en décembre 2020 « Naval Energies développe une offre complète : conception des flotteurs et des ancrages, fabrication et installation en mer ». « Naval Energies ambitionne de devenir un acteur industriel de référence au niveau mondial de l’éolien flottant. Le dynamisme du marché français permet à Naval Energies de se projeter ambitieusement sur les marchés export (Japon, Royaume-Uni, Corée, etc.) », Ajoutant avec force  « Les perspectives de développement de cette filière sont immenses… ».


Pourtant, 2 mois plus tard, début février 2021, Naval Group met fin à sa diversification dans le secteur des énergies marines renouvelables en s'apprêtant à cesser les activités de sa filiale Naval Energies, met en avant « l'immaturité du marché des énergies marines renouvelables », et déclare « L'éolien flottant représente des investissements considérables pour une rentabilité incertaine, voire inatteignable », propos qui ne sont pas de nature à l’aider à retrouver un repreneur…

 

Cela en dit long sur la fragilité et le peu de pérennité de ces offres, qui sont tout sauf… durables !


Pour fabriquer les éoliennes, nous citerons la filiale française de l'allemand WPD, qui se présente avec beaucoup d'aplomb dans une pleine page du "Télégramme" le 19/3/21. Encore une façon d'utiliser les médias sous un prétexte pédagogique, alors qu'il ne s'agit que d'une publicité à but commercial.


Nous vous présentons ci-dessous le pamphlet que nous leur adressions, et que le Télégramme n'a pas voulu publier :


Pleine page dans le Télégramme : Deux jeunes cadres à l’air conquérant, devant une ligne d’horizon maritime encore vierge... Ils sont là pour nous dire avec fierté qu’ils espèrent s’approprier cet horizon, et le hérisser de gigantesques machines à vent flottantes.

Ces jeunes messieurs se présentent en bons pédagogues, venus là pour « dédramatiser les fausses idées » et combler le « manque de connaissance sur l’éolien flottant » des pauvres gens que nous sommes.

D’abord « dédramatiser » : après le traitement homéopathique qui nous avait injecté 3 éoliennes expérimentales (promis juré, pas plus de 3), voilà ces messieurs, 2 ans plus tard, qui tentent de nous inoculer un anesthésiant puissant en ne nous déclarant que 16 éoliennes… alors que le débat public concernait plus de 60 machines, et que l’on sait fort bien qu’après, et sans préavis, il en flottera autant que la zone pourra en accueillir.

Ensuite « combler le manque de connaissance », ce qui nous ôtera de tout doute…

Nul doute en effet, jeunes gens, que vos machines sont fort belles sur le papier… Nous vous encourageons à les exporter, mais de grâce ne les faites pas flotter chez nous, cela irait à l’encontre de la stratégie bas-carbone de la France. Car, vous ne le dites pas, mais vos éoliennes ont besoin de turbines à gaz, qui tournent quand le vent soupire, pour que le réseau ne manque de rien.

Nul doute en effet, que vous nous réserviez, entre Belle-Ile-en-Mer et Groix, un ouvrage remarquable « bénéficiant d’avancées technologiques très importantes » puisque, si jusqu’à présent les éoliennes de Monsieur Toulemonde ne faisaient que 6 à 8 MW, « pour la Bretagne elles devraient faire le double ». Quelle charmante attention, mais non merci. Ne confondez-vous pas progrès et gigantisme ?

Le vrai progrès serait d’améliorer la régularité et la constance du vent, ce qui, vous en conviendrez, relève plus du divin que de votre talent. Car c’est bien là que le bât blesse, on ne peut changer les lois de la physique : la puissance des éoliennes, petites et grandes, est divisée par 8 quand le vent a une faiblesse et que sa vitesse est divisée par 2. La puissance d’une éolienne atteint la valeur pour laquelle elle est vendue quand le vent souffle à force 7 (50 à 60 km/h, ce n’est pas si courant), et s’effondre, divisée par 8, alors que nous avons encore une « jolie brise » à force 4 (20 à 28 km/h).

Cet article s’annonçait alléchant, on nous disait dans le titre que « l’énergéticien y expose ses arguments ». Nous n’en trouvons aucun sinon quelques affirmations qui procèdent plus de la méthode Coué que de la démonstration : ainsi, quand ces messieurs nous affirment que « l’éolien flottant sera compétitif », que « peu de collisions sont observées avec les oiseaux », etc… ils énoncent simplement quelques affirmations gratuites, qui prennent le contrepied des critiques faites et étayées par ceux qui doutent et attendent un débat contradictoire. Ils font par ailleurs preuve d’une certaine audace en présentant comme une vertu une prétendue « réversibilité » : « Les éoliennes flottantes, en fin de vie, peuvent être démontées et recyclées »! Le moins serait que soient recyclées les tonnes de matériaux rares extraits loin d’ici dans des conditions sanitaires et écologiques insupportables. Mais quid des millions de tonnes de béton et de ferraille, et des pales en carbone que l’on ne peut qu’enfouir ou laisser au fond de la mer ?

Un « argument » nous laisse pantois tant il est de ceux qui marquent les esprits mais n’ont pas de sens : « L’éolien en mer produit quatre fois plus que le photovoltaïque à puissance égale » … La puissance dont il est question est une donnée du constructeur pour dimensionner l’installation, et qui correspond pour l’éolien et le solaire à des conditions météorologiques de référence non comparables (soleil / vent). C’est à peu près aussi pertinent que de dire « A puissance égale, ma BM va 4 fois plus vite qu’un tracteur ».

Ce qu’il faudrait comparer c’est, pour une même production annuelle d’électricité, l’investissement, les coûts de raccordement, les frais d’exploitation et de maintenance, l’empreinte carbone, l’impact environnemental, la surface requise, la fiabilité, la durée de vie, le coût du démantèlement... Pas sûr que l’éolien gagne.

Messieurs, vous n’êtes pas les bons interlocuteurs pour argumenter : vos machines sont sûrement des objets technologiques dont vous pouvez être fiers, mais ça n’est pas vous qui réglerez la question de l’intermittence, de la variabilité, et du caractère aléatoire du vent. Ni les problèmes de raccordement au réseau, de la sûreté d’approvisionnement et de l’ajustement de l’offre et de la demande : au contraire ne dit-on pas que vous continuerez à facturer 120 €/MWh (le prix du marché étant de 40€/MWh) l’électricité que vos éoliennes produiront même quand la demande ne sera pas là ? Nous devrions alors revendre votre surplus d’électricité à perte aux pays voisins qui accepteraient de soulager notre réseau…

Bref, Messieurs, il nous semble évident que vous n’êtes pas à votre place devant ce bel horizon.


q17 : Quelles sont les alternatives à l’éolien flottant ?

L'objectif étant de décarboner notre consommation d'énergie, il existe plusieurs solutions bien plus intelligentes que de remplacer des moyens de production déjà décarbonées (nucléaire) par des éoliennes, dont on a vu tous les problèmes qu'elles posaient.

Les alternatives pourraient être :


  • Le photovoltaïque, qui a aussi ses défauts (intermittence) mais est plus fiable (pas de grosse machine tournante en mer...) et bénéficie d'une longévité au moins égale au double de celle des éoliennes. Son grand problème est que les photopiles sont fabriquées par les chinois.
  • Le chauffe-eau solaire : pas de photopiles, rien que de la tôle noire et de la vitre, que le soleil chauffe directement, sans intermédiaire compliqué, préparant votre eau chaude pour la vaisselle et le bain... Pourquoi y en a-t-il si peu en France, alors qu'ils fleurissent sur tous les toits du monde ? C'est beaucoup moins aberrant que des photopiles sur un toit qui alimentent chauffe-eau et chauffage électrique : autant labourer son champ avec une Rolls !
  • L'isolation des bâtiments. Nous consommons en France près de 400 TWh par an pour le chauffage résidentiel, dont les 3/4 viennent du fuel ou du gaz. L'isolation permettrait de diviser pas 2 cette consommation d'énergie fossile, carbonée. Ce qui donne une économie de 200 TWh par an, soit ce que produiraient 6 600 éoliennes géantes de 10 MW (le problème étant qu'elles fournissent de l'énergie aussi l'été, quand les besoins en chauffages sont nuls !).
  • La pompe à chaleur : en disposant d'une bonne source froide, ce procédé (que l'on appelle aussi "géothermie" quand il prélève de la chaleur à la terre) produit 2 à 3 fois plus d'énergie thermique (de la bonne chaleur dans vos radiateurs) que son compresseur n'a consommé d'énergie électrique. Cumulée avec l'isolation des bâtiments, on a là un très grand gisement d'économie d'énergie primaire !
  • Et enfin, le nucléaire, objet de tant de débats : ne faut-il considérer qu'aussi longtemps que l'on n'aura pas résolu la question de l'intermittence des énergies renouvelables, notamment avec l'hydrogène, ce qui demandera plusieurs décennies, le nucléaire doit être maintenu ? Et maintenu avec un bon niveau de sûreté, comme jusqu'à présent.





q18 : D'après RTE les éoliennes auraient permis d’éviter l’émission

de 22 millions de tonnes de CO2... Est-ce vrai ?


NON ! La vraie question est :

L'éolien français va-t-il servir à décarboner l'Allemagne ?

Commentaires autour de la note RTE "Précisions sur les bilans CO2"

_________

Le lobby éolien cherche à répondre aux arguments de ses opposants, en particulier à celui de

son impact carboné réel, induit par les unités thermiques fonctionnant en back-up de l'éolien.

Pour élaborer une réponse, il s'appuie sur des notes du RTE qui soutiennent que l'éolien

nouveau se substituerait seulement au thermique fossile et, de ce fait, ne pourrait avoir qu'un

effet bénéfique sur les émissions de gaz à effet de serre et sur le climat.

Dans cette note nous nous attachons à démontrer que cette analyse est spécieuse et que sa

logique est inquiétante. Spécieuse, car s'appuyant sur une démonstration conjoncturelle, elle

globalise la problématique au niveau européen. La cohabitation forcée entre éolien volage et

thermique classique pilotable est implicitement reconnue, mais on découvre qu'elle peut nourrir

une stratégie de long terme entre systèmes allemand et français, où… devinez… le français serait

perdant.

Cliquez ici pour lire l'analyse complète





q100 : En résumé, en quoi est-ce un mauvais choix ?

Ce serait un choix inefficace en termes de stratégie bas-carbone : les décisions politiques à l’origine de ce projet vont à l’encontre du but recherché : Énergie propre, et décarbonée.

De plus ce mauvais choix présente le risque d'avoir un bilan social (pénuries), économique (investissements doubles et dispendieux), et écologique énorme s'il est reproduit à beaucoup plus grande échelle, ce qui semble inéluctable au vu des annonces gouvernementales : 100 nouvelles géantes chaque année en extension des parcs éoliens en mer déjà attribués...


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